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Le Mali rouvre la mine d’or du géant Barrick, “contre la volonté de son propriétaire”

Le Mali rouvre la mine d’or du géant Barrick, “contre la volonté de son propriétaire”

La justice malienne a nommé un conseil d’administration intérimaire pour exploiter la mine d’or du géant canadien Barrick Gold. Elle avait été fermée en janvier, après l’arrestation de certains cadres de la société minière et des saisies d’or par Bamako. Dans le même temps, les autorités ont inauguré une nouvelle raffinerie de métal jaune, dont l’exploitation est confiée à un groupe russe.

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Lecture 2 min. Publié le 18 juin 2025 à 17h05
Une figurine de mineur d’or devant le logo de Barrick, le 19 novembre 2021. Photo Dado Ruvic/REUTERS

Un passage en force de Bamako, avec le sceau de la justice. Dans le bras de fer qui l’oppose au géant minier canadien Barrick (anciennement Barrick Gold), le Mali marque un nouveau point. Le 16 juin, un tribunal bamakois “a accédé à la demande du gouvernement de mettre en place un conseil intérimaire chargé de gérer la mine de Loulo-Gounkoto [deuxième actif le plus productif de Barrick en 2024, situé dans l’ouest du Mali] et de permettre la reprise des activités”, indique le Financial Times.

Sahel : haro sur les minerais ?
Sahel : haro sur les minerais ? SOURCES : BARRICK, B2GOLD, ALLIED GOLD, RESOLUTE, OREZONE.

Fermée en janvier après que le gouvernement malien avait saisi l’or produit sur ce site, la mine rouvre donc, “contre la volonté de son propriétaire, Barrick”. Sa gestion est confiée à un conseil d’administration dirigé par l’ex-ministre de la Santé Soumana Makadji, pour une période de six mois.

Hasard du calendrier ? Le même jour, la raffinerie d’or Kankou Moussa, en périphérie de Bamako, a été relancée “douze ans après un premier coup de pioche”, écrit le site ivoirien L’Infodrome. Après l’avoir confié à une société suisse, le Mali “remet les pendules du même projet à l’heure et le confie, cette fois-ci, aux Russes”.

Le conglomérat privé Yadran, spécialisé notamment dans l’extraction et la transformation de produits pétroliers, va diriger cette raffinerie industrielle censée produire jusqu’à 200 tonnes de métal jaune par an. “En plein divorce avec Barrick”, toujours selon L’Infodrome, le Mali déroule le tapis rouge à son partenaire privilégié, Moscou.

De son côté, Barrick a réagi à ce nouveau durcissement de ses relations avec le pouvoir militaire malien, relaie Maliweb. Le 16 juin, le géant mondial de l’or a indiqué dans un communiqué qu’un tribunal arbitral avait été constitué dans le cadre de la procédure qu’il a lancée auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), qui dépend de la Banque mondiale.

Les précédents ayant envenimé les relations entre l’entreprise minière et l’État malien demeurent irrésolus à ce stade. “Plusieurs cadres de la société qualifiée de ‘rebelles’ sont [toujours] en détention” et les réserves d’or de Barrick demeurent stockées à la Caisse des dépôts, selon le site d’information malien. Autre contentieux : Barrick digère mal l’augmentation de la participation malienne dans les projets miniers de 20 % à 35 %, selon le nouveau Code minier de 2023.

“Malgré la tension persistante avec les autorités, Barrick affirme ‘rester engagée dans un dialogue avec le gouvernement du Mali afin d’identifier une solution constructive et mutuellement acceptable’”, conclut Maliweb.

Courrier International

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